L’ESS, bien plus qu’un modèle économique : un projet de société
Forte de plus de 200 ans d’histoire en France, l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) promeut un mode d’entreprendre qui place l’humain et l’intérêt collectif avant le capital. L’ESS est un projet politique qui permet de construire une économie ancrée dans les territoires, créatrice d’emplois non délocalisables, et porteuse de solutions collectives aux défis de notre temps.
Concrètement, l’ESS regroupe des associations, des coopératives, des mutuelles ou encore des entreprises qui placent l’humain avant le profit. Leur but n’est pas d’enrichir des actionnaires mais de créer de la valeur pour les territoires, d’apporter des solutions aux défis sociaux et environnementaux, et de fonctionner selon des principes démocratiques et solidaires.
Les organisations de l’ESS se distinguent par trois principes majeurs :
- Une gouvernance démocratique où chaque voix compte, indépendamment du capital détenu.
- Une lucrativité limitée, qui privilégie le réinvestissement des bénéfices dans l’activité plutôt que la rémunération des actionnaires.
- Une utilité sociale et environnementale, inscrite au cœur de leurs statuts et de leurs pratiques.
L’Économie Sociale et Solidaire : un mouvement reconnu partout dans le monde
En France, l’ESS représente 2,4 millions de salarié·es, soit 14 % de l’emploi privé et une majorité de femmes (68 %). Elle compte plus de 164 000 entreprises et associations, sans oublier les 21 millions de bénévoles qui y contribuent chaque jour.
À l’échelle européenne, l’ESS regroupe environ 9 % de la population active et contribue à 10 % du PIB de l’Union européenne. Un quart des nouvelles entreprises créées en Europe relèvent de ce secteur. Si seuls quelques pays (dont la France, l’Italie, l’Espagne, la Belgique ou le Portugal) disposent d’un cadre législatif complet, l’ESS connaît une reconnaissance croissante partout sur le continent.
Dans le monde, l’ESS prend des formes variées selon les cultures et les contextes, mais elle partage partout une même philosophie : replacer l’économie au service du bien commun. Ces dernières années, la reconnaissance internationale a franchi un cap majeur. En avril 2023, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution historique intitulée « Promouvoir l’Économie Sociale et Solidaire pour le Développement Durable ». Cette décision consacre l’ESS comme une force capable de contribuer pleinement à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Elle fait suite à la résolution de l’Organisation internationale du Travail (2022) et à la recommandation du Conseil de l’OCDE sur l’ESS et l’innovation sociale.
L’ATES et ses membres : des acteurs du tourisme pleinement engagés dans l’ESS
À l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (ATES), nous affirmons avec force que le tourisme peut et doit être une composante de l’ESS.
C’est même le premier engagement de notre Charte du tourisme équitable et solidaire et un critère obligatoire pour obtenir le Label Tourisme Équitable. Pour vous, voyageurs, c’est une garantie : les voyagistes labellisés par l’ATES ne se contentent pas de mots comme “responsable” ou “à impact”. Leur engagement est réel, profond, et vérifié. Contrairement à certains voyagistes conventionnels qui se contentent d’afficher des slogans comme « tourisme à impact » ou « durable » sans engagement structurant, nous prouvons garantir que leur démarche est profonde et cohérente, parce qu’elle s’appuie sur les valeurs et les obligations de l’Economie Sociale et Solidaire.
Depuis sa création, notre association est active au sein des grands réseaux du tourisme social et solidaire, notamment l’UNAT (Union nationale des associations de tourisme et de plein air) en France et l’ISTO (International Social Tourism Organization) au niveau international.
Ces alliances nous permettent de défendre collectivement le rôle du tourisme équitable et solidaire dans les politiques publiques, mais aussi de partager nos expériences avec d’autres organisations engagées pour un tourisme qui favorise l’inclusion, la justice sociale et la transition écologique.
Des bénéfices concrets pour les partenaires et les territoires
L’appartenance à l’ESS n’est pas qu’une question de statut, c’est une réalité vécue au quotidien. Une étude menée auprès des membres de l’ATES et de leurs partenaires dans les destinations a montré que cette identité commune est déterminante pour instaurer une relation de confiance.
En effet, la plupart des partenaires locaux des voyagistes du tourisme équitable – associations villageoises, coopératives, structures de tourisme communautaire – sont eux aussi des acteurs de l’ESS. Nous partageons des valeurs de solidarité, de gouvernance collective et de redistribution équitable des richesses. Cette base commune permet de construire des partenariats solides, durables et respectueux des communautés locales.
Ainsi, lorsqu’un.e voyageur.euse choisit une organisation labellisée par l’ATES, il.elle soutient directement une chaîne de valeur équitable : des voyagistes en France jusqu’aux prestataires et hôtes dans les pays d’accueil, tous engagés dans une économie solidaire.
Célébrez le mois de l’ESS avec l’ATES !
Dans un monde confronté aux crises climatiques, aux inégalités sociales et aux bouleversements géopolitiques, l’ESS donne du sens à l’économie en plaçant la coopération, la solidarité et la durabilité au cœur des projets.
Appliquée au tourisme, cette démarche garantit que les voyages labellisés Tourisme Équitable ne soient pas seulement des consommations éphémères, mais de véritables rencontres humaines qui contribuent au développement des territoires visités.
En ce mois de novembre, Mois de l’ESS, l’ATES et ses membres sont fiers de s’inscrire dans ce mouvement mondial qui conjugue engagement citoyen, justice sociale et transition écologique.
Choisir un voyage labellisé par l’ATES, c’est soutenir des organisations qui font de l’économie un outil au service des femmes et des hommes, des territoires et de la planète.
