CSE : comment faire les bons choix en termes de tourisme solidaire ?

8.12.25 | Actualités

À l’heure où les salariés.ées recherchent davantage de sens dans leurs voyages, les Comités Sociaux Économiques (CSE) jouent un rôle stratégique dans la manière de proposer des offres touristiques cohérentes avec les valeurs de l’entreprise. Le tourisme équitable et solidaire répond à cette quête d’engagement, de rencontre et de respect des territoires. Néanmoins, il faut pouvoir sélectionner l’offre touristique avec discernement, et connaître les bonnes pratiques à adopter pour éviter de tomber dans certains pièges.

Voici un guide pour accompagner les CSE dans leurs choix, et éviter les pièges d’un marché où le terme “solidaire” est parfois employé de manière imprécise.


Comprendre ce qu’est réellement le tourisme solidaire

Avant de sélectionner des offres, un CSE doit pouvoir distinguer un séjour véritablement solidaire d’un voyage simplement “responsable” ou “durable” sur le papier.

Le tourisme solidaire tel que défendu par l’ATES repose sur des principes concrets :

• Une redistribution équitable des bénéfices entre opérateurs, partenaires locaux et communautés d’accueil,

• La participation active des habitants à la conception et à l’organisation du séjour,

• Des conditions de travail justes et non-discriminantes,

• Le respect des cultures, des ressources et des écosystèmes locaux,

• Une gouvernance démocratique et transparente,

• Un impact positif sur le développement local, mesurable et durable.

Ces critères sont vérifiés dans le cadre du Label Tourisme Équitable grâce à un référentiel qui garantit la cohérence des pratiques, loin des discours marketing ou du greenwashing.


Prioriser des opérateurs reconnus et labellisés

Le marché touristique valorise souvent des termes comme “authentique”, “communautaire”, “responsable”, sans qu’aucun engagement concret n’y soit associé.
Pour un CSE, cela peut représenter un risque en termes d’image, mais également de crédibilité auprès de ses salarié.ées.

Choisir un opérateur labellisé Tourisme Équitable constitue un premier filtre essentiel :

Le référentiel du label est aligné avec la définition légale du commerce équitable, telle qu’on la retrouve dans la loi Climat et Résilience de 2021.

Les opérateurs sont audités régulièrement sur des critères rigoureux qui englobent les six engagements phares que l’on retrouve dans la Charte du Tourisme Équitable et Solidaire.

La participation locale et la juste rémunération de tous les partenaires sont contrôlées.

Les impacts sociaux, économiques et environnementaux sont évalués de manière objective.

Pour un CSE, cela garantit que l’offre proposée aux salariés est réellement alignée avec les valeurs de solidarité, d’équité et de durabilité.


Évaluer la cohérence environnementale du voyage

Un séjour solidaire ne peut pas ignorer l’impact climatique du tourisme. Un CSE peut orienter ses salarié.es vers des options qui prennent en compte la solidarité climatique, notamment en :

• Favorisant des destinations accessibles en train lorsque cela est possible,

• Proposer des séjours plus longs pour limiter la fréquence des déplacements,

• Mettre en avant des activités à faible impact carbone (randonnée, artisanat, mobilités douces),

• S’appuyer sur des opérateurs ayant une démarche de solidarité climatique : mobilité douce, gestion responsable des ressources, politique de réduction des déchets, soutien à des projets environnementaux locaux, contribution carbone.

Il s’agit d’accompagner les salarié.es vers une compréhension globale du tourisme équitable et solidaire, sans culpabilisation et avec une véritable démarche de sensibilisation.


Garantir la transparence financière et la juste redistribution

Les voyages équitables et solidaires doivent réellement bénéficier aux populations locales.
Un CSE peut s’assurer de vérifier dans son offre de séjours :

La part du prix reversée aux partenaires locaux,

Le niveau de rémunération des guides, chauffeurs, artisans, hébergeurs,

L’existence de fonds de développement,

Le niveau d’implication des communautés dans la gouvernance des activités touristiques.

Les opérateurs labellisés Tourisme Équitable par l’ATES respectent une grille complète de critères, qui garantit aux CSE une transparence des pratiques et des partenariats éthiques et durables avec les partenaires locaux.


S’assurer que le séjour respecte les dynamiques sociales locales

Un tourisme solidaire ne doit pas déstabiliser les équilibres locaux, ni reproduire des rapports de pouvoir déséquilibrés.
Le CSE peut alors demander à l’opérateur touristique :

si les communautés locales ont été consultées et sont impliquées dans la gestion du séjour,

si les activités proposées sont adaptées au territoire et ne perturbent pas les modes de vie,

si l’égalité femmes-hommes est encouragée à travers les activités touristiques,

Le label Tourisme Équitable garantit ces aspects, ce qui sécurise le CSE sur la qualité éthique de l’offre.


Informer et sensibiliser les salarié.ées

Sélectionner un bon séjour solidaire est une chose, mais accompagner les salarié.ées dans la compréhension des enjeux en est une autre.

Un CSE peut proposer à ses salariés différentes ressources pour les sensibiliser aux enjeux du tourisme équitable et solidaire, et les inciter à faire des choix plus éclairés en matière de voyages : il peut s’agir d’une présentation des principes du tourisme équitable et solidaire, l’envoi d’une fiche de bonnes pratiques à appliquer en voyage, des informations sur les projets soutenus par le fonds de développement, une réunion d’information pré-départ sur les réalités et enjeux à destination, ou encore un retour d’expérience collectif après le séjour.

Cela renforce l’engagement, la confiance et l’adhésion des voyageurs.euses.

Pour un CSE, faire les bons choix en matière de tourisme équitable et solidaire revient à concilier sens, cohérence et responsabilité. En s’appuyant sur des opérateurs labellisés et en évaluant les critères sociaux, économiques et environnementaux avec précision, il devient possible d’offrir aux salariés.ées des voyages qui ont un impact positif, respectent les territoires et contribuent réellement au développement local.

Le tourisme solidaire n’est pas une tendance, mais une démarche exigeante et structurante. Pour les CSE, c’est l’opportunité d’aller au-delà du simple voyage, et de proposer une expérience profondément alignée avec les valeurs humaines et sociales de l’entreprise.